France Bleu Pays de Savoie, par Christophe Van Veen
Victimes de la sécheresse, les producteurs de sapins qui ont planté cette année ont souffert. En Chartreuse, Jean-Luc Rat-Patron s’en sort bien.
Ça sent le sapin ! Dans les prochaines semaines, on va voir “fleurir” le célèbre ornement enguirlandé de Noël dans les maisonnées. Mais c’est peut de dire que le sapin lui-aussi a souffert cet été.
La qualité est là en Chartreuse
Remercions le fameux micro-climat de la Chartreuse, à cheval entre la Savoie et l’Isère. Le soleil est un luxe, le temps sec aussi. En clair, il a beaucoup plu au printemps, jusqu’en juin, et Jean-Luc Rat-Patron s’en félicite. Celui qui produit des sapins de Noël depuis 1990 a pu offrir de bonnes conditions au moment de la pousse. “On n’a pas trop d’inquiétudes même si on a eu quatre mois sans pluie cet été. On aura un sapin de qualité pour 2018.”
Jean-Luc, basé à Saint Thibaud de Couz, produit 35.000 sapins (dont 75 % de Norman). “Il ne faut pas oublier que le Norman est d’origine caucasienne, un climat sec. c’est plus délicat pour l’épicéa, mais nous le taillons plus tard mi-novembre, il aura profité de la dégradation climatique”. Il positive, lui, l’un des membres fondateurs de l’Association nationale des producteurs de sapin naturel – qui regroupe 150 producteurs, soit la moitié des Français.
Jean-Luc va couper ce week-end du 3 novembre les premiers sapins pour les communes, avant de fournir les jardineries. Et la météo le réjouit : froid et précipitations en novembre, cocktail idéal.
Pénurie dans cinq ans en Europe
Le passionné de sapins a peu planté en 2018. “Partout en Europe, il y a eu énormément de pertes chez ceux qui ont planté cette année. La sécheresse de cet été 2018 a fait des ravages. Il faut s’attendre à une pénurie sur le marché dans cinq ans. Les cours vont remonter. Dès l’an prochain, pour le Noël 2019, à cause des coûts de transports et de main d’oeuvre, le sapin sera plus cher. On préfère prévenir nos clients.”